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Livre – Atlas historique de la France

Livre – Atlas historique de la France
Cartes sur table

Après un excellent et fort riche Atlas historique mondial, paru en 2019, Christian Grataloup récidive avec un Atlas historique de la France paru voici quelques mois. En près de 375 cartes, le géographe spécialiste de géohistoire déroule le film d’une « fabrique » de la France en cinémascope.

 

Dans la lignée du XIXe siècle, l’auteur s’attache aux différents portraits géographiques du territoire français. Étudiant la véritable icône nationale que constitue la carte de France, telle celle de Vidal de la Blache ou celle du Tour de la France par deux enfants, l’auteur s’interroge sur le roman national.

 

Puis le cœur de l’ouvrage rassemble des cartes issues du fond de la revue L’Histoire, allant de la pré-France au planisphère de son insertion dans le monde de 2020. Jouant avec les échelles, l’auteur alterne les coups de projecteurs (les protestants du XVIIe au XVIIIe siècle, les expéditions militaires de Napoléon III, la France de l’affaire Dreyfus, etc.) et les grandes étapes (Charlemagne, Louis XI, la Renaissance, la Révolution, la Grande Guerre etc.). Certaine ont d’étranges résonances contemporaines, telles ces cartes de la peste à Marseille et en Provence en 1720. D’autres étonnent telle celle de la diversité des toitures au XVIIIe.

 

L’auteur s’intéresse enfin aux usages du passé. De la carte des chantiers archéologiques de l’INRAP à celles de la légende napoléonienne, des mémoires industrielles ou des grands écrivains, Christian Grataloup s’interroge sur la patrimonialisation à l’œuvre depuis quelques décennies et sur la « passion de l’histoire » censée animer les Français.

 

Véritable malle au trésor pour l’enseignant de collège ou de lycée, cet Atlas historique de la France constitue une somme cartographique à se procurer de toute urgence.
 

Informations
  • Christian Grataloup
  • Charlotte Becquart-Rousset
  • Les Arènes/L’Histoire
  • 2020
  • 320 p., 24,90 €
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Livre – La France, atlas géographique et géopolitique

Livre – La France, atlas géographique et géopolitique
Sous le signe de l’hexagone

On ne présente plus les atlas des éditions Autrement, véritables mines d’informations tant pour les enseignants que pour les curieux. L’atlas géographique et géopolitique de la France ne déroge pas à la règle. Riche d’environ 150 cartes et d’une bonne soixantaine d’infographies diverses et variées, il brosse un portrait de la France contemporaine en ce début de XXIe siècle. Découpé en huit parties, il présente la population française, l’environnement et le système urbain, les systèmes productifs, l’aménagement du territoire et ses acteurs, la place de la France dans le monde et se clôt par un panorama des 18 régions françaises métropolitaines et ultramarines.

 

Si les thématiques sont variées, des défis du vieillissement de la population à la question des pollutions et des déchets, en passant par la présentation des forêts, celle des ports de commerce ou encore des espaces de la contestation, cet atlas surprend par un éclairage souvent original. Ainsi cette étude des contrastes territoriaux liés à la santé illustrée par une infographie montrant l’indice de mortalité globale sur les différentes communes desservies par la ligne B du RER. Ou encore cette analyse des défis rencontrés par les villes moyennes à travers une carte de l’évolution de la vacance commerciale dans le centre-ville de Béziers.

 

Extrêmement riche, parfois surprenant, cet atlas donne une véritable radiographie de la France de 2020, celle des gilets jaunes comme celle de l’agriculture biologique ou de la couverture 4G. De Corte à Dunkerque, de Camaret à Chamonix, les enseignants y trouveront une foultitude de documents à toutes les échelles pour compléter ou renouveler leurs cours.
 

Informations
  • Stéphanie Beucher (direction)
  • Florence Smits (direction)
  • Aurélie Boissière (cartographie)
  • Éditions Autrement
  • 2020
  • 192 p., 29,90 €
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BD – Révolution

BD – Révolution
« You say you want a revolution » (The Beattles)

Tout commence dans le fracas du pillage de la manufacture des papiers peints Réveillon. Le faubourg Saint-Antoine s’embrase. Les tuiles pleuvent sur les Gardes françaises. La répression est féroce. Cavalcade échevelée entre les tirs de mousquets et les flammes des incendies, le début de cet extraordinaire BD d’histoire est trépidant. À l’image de cette France enfiévrée d’avril 1789, tourmentée par la disette, exaspérée par les privilèges d’un autre temps, travaillée par des envies de changement venues d’Amérique, électrisée par les nouvelles de Versailles où se sont réunis les États généraux.

 

Par la magie du 9e art et le talent des auteurs, Florent Grouazel et Younn Locard, ce volumineux album immerge littéralement le lecteur dans le Paris révolutionnaire. Suivant le parcours entremêlé de plusieurs protagonistes situés à tous les niveaux de l’échelle sociale — un nobliau breton, une jeune soubrette bientôt renvoyée, une gamine des rues, un pamphlétaire conservateur — nous découvrons les trépidations qui agitent la France de 1789.

 

Bijou graphique, irréprochablement documenté, Révolution donne à voir de superbes tableaux du Paris révolutionnaire, des jardins du Palais Royal à la salle des États généraux en passant par les bas-fonds interlopes de la capitale. Esthétiquement, cette BD est un travail d’orfèvre. D’impressionnantes cases illustrent les mouvements de foule dans des rues d’un Paris encore à demi moyenâgeux, où l’on reconnaît un bâtiment au détour d’une rue. De splendides doubles pages à fonds perdu viennent briser le rythme des cases et permettent au lecteur de se perdre dans la contemplation d’une foule de détail.

 

Magistrale leçon d’histoire, cet album décrit parfaitement la complexité brouillonne d’un épisode révolutionnaire, se gardant de tout angélisme mais aussi d’une lecture téléologique des événements. Il permettra aux professeurs de 3e d’illustrer de manière originale le Paris révolutionnaire. Sa lecture est à conseiller vivement aux élèves de 1re pour saisir le tumulte révolutionnaire.

Premier tome d’une série annoncée en 3 volumes, Révolution fera assurément date.
 

Informations
  • Florent Grouazel et Younn Locard
  • Actes Sud/L’An 2
  • 2019
  • 328 p., 26 €
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Exposition – Meiji, splendeurs du Japon impérial

Exposition – Meiji, splendeurs du Japon impérial
Japan exploit

Le musée Guimet fête l’année du patrimoine japonais « Japonismes 2018 » en présentant une magnifique exposition sur le Japon de l’ère Meiji. C’est l’occasion de découvrir les trésors artistiques d’une époque qui voit le Japon se moderniser à marche forcée et atteindre en quelques décennies le statut de puissance militaire, économique et bientôt coloniale.

 

L’ère Meiji, ou « politique de la lumière », s’ouvre en 1868, avec l’avènement de l’empereur Mutsuhito. Le jeune souverain – ainsi que ceux qui l’entourent et le soutiennent – est déterminé à moderniser le Japon. Le pays a en effet été contraint par la force à s’ouvrir à l’Occident à partir de 1853. L’irruption des puissances occidentales, pratiquant la politique de la canonnière pour forcer le Japon à signer des accords commerciaux, fait prendre conscience au pays de son retard, notamment militaire. Restaurant le pouvoir impérial, le souverain abolit le shogunat, modernise l’armée ainsi que le système politique et éducatif sur le modèle occidental.

 

La première partie de l’exposition illustre cet immense effort de transformation. Des photographies soulignent les bouleversements des villes japonaises qui se couvrent de tramways, d’ouvrages d’art métalliques ou de bâtiments nouveaux de briques et de béton. D’étonnantes estampes décrivant la guerre sino-japonaise (1894-1895) traduisent la modernisation militaire en montrant soldats et officiers vêtus d’uniformes à l’occidentale, dotés de matériels modernes, affrontant des Chinois habillés et équipés comme au XVIIIe siècle.

 

La suite de l’exposition, présente les réalisations artistiques qui accompagnent cette période. Elles soulignent combien le Japon s’insère rapidement dans les rapports commerciaux et culturels entre puissances européennes et américaines, participant notamment aux expositions universelles et aux foires internationales. Ainsi la vénérable compagnie Takashimaya, maison produisant des kimonos, se lance dans la production de textiles ornementaux. Dopée par les commandes de la maison impériale, elle ouvre des succursales à Paris et Londres dès 1903.

 

La dernière partie de l’exposition, enfin, évoque les rapports artistiques entre Orient et Occident. À la mode du japonisme dans l’art occidental répond une mode japonisante au Japon lui-même, visant à produire des œuvres « à la japonaise » en s’inspirant des techniques occidentales. D’amusantes vitrines sans cartels présentent des objets réalisés au Japon ou en Occident, le visiteur étant invité à deviner leur provenance.

 

Splendide et passionnante, cette exposition permettra de questionner la place de l’Europe dans le monde au XIXe siècle, en montrant que de nouvelles puissances apparaissent en parallèle.
 

Informations
  • Musée national des arts asiatiques - Guimet, Paris
  • 17 octobre 2018-14 janvier 2019
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Film - Un Peuple et son roi

Film - Un Peuple et son roi
Il était une fois la Révolution

Le cinéaste Pierre Schoeller livre une chronique de la Révolution française vue depuis une maisonnée d’habitants du faubourg Saint-Antoine. Le film débute le 14 juillet 1789, mais, par un amusant parti pris, la prise de la Bastille toute proche, est hors champ et n’est perceptible que par la rumeur du tumulte de l’assaut. Il se clôt le 21 janvier 1793, avec l’exécution de Louis XVI sur la place de la Révolution. Entre ces deux dates, le spectateur assiste au déroulement des événements révolutionnaires vus à hauteur d’homme.

 

Le travail de documentation et de reconstitution est absolument remarquable. Visuellement, bien des scènes du film rappellent les gravures ou les toiles d’époque telle cette belle scène de démolition de la Bastille. À mesure que les ouvriers descellent et font tomber les blocs de pierre des remparts, le soleil jusqu’ici masqué par l’imposante forteresse royale se dévoile aux habitants du faubourg en contrebas. Au-delà de sa symbolique, la scène semble tout droit inspirée du tableau d’Hubert Robert ou de la gouache de Lesueur conservés au musée Carnavalet. Mais la reconstitution est aussi sonore car les chansons populaires occupent une place importante dans le film en rythmant aussi bien les grands événements que les gestes du quotidien.

 

Un Peuple et son roi fait la part belle aux femmes en tant qu’actrices de la Révolution, qu’elles soient lavandières brocardant le roi sur les quais de la Seine, spectatrices des débats à l’Assemblée ou faisant le coup de feu durant la prise des Tuileries. Mais allant plus loin, par petites touches, le film donne à voir ce que peut être une vie de femme du peuple au XVIIIe siècle, entre travail quotidien, amours, sociabilités, naissances mais aussi décès d’enfants.

 

Extrêmement didactique, le film est entrecoupé de cartels qui précisent les différents tableaux révolutionnaires ou identifient les protagonistes, notamment lors du jugement du roi. On pourra juste s’étonner que les massacres de septembre ne soient que très pudiquement évoqués au détour d’une conversation, compte tenu du degré d’engagement des protagonistes dans les événements révolutionnaires.

 

Un Peuple et son roi offre une illustration parfaite du cours consacré à la Révolution française en classes de 4e et au lycée. De véritables morceaux de bravoure cinématographiques comme le retour de Varennes filmé depuis l’intérieur du carrosse royal ou l’impressionnante exécution du roi ne manqueront pas de marquer les esprits des élèves.
 

Informations
  • Réalisateur : Pierre Schoeller
  • 121 minutes
  • 2018
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Livre – Une histoire de la guerre, du XIXe siècle à nos jours

Livre – Une histoire de la guerre, du XIXe siècle à nos jours
Tout sur ma guerre

Tel un bataillon de Red Devils tombé du ciel pile sur l’objectif, les 800 pages d’Une Histoire de la guerre sont d’une redoutable efficacité. L’objectif de cet ouvrage est en effet de rendre compte du phénomène guerrier, à la fois fait social total et acte culturel, dans tous ses aspects. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la mission est accomplie !

 

Centré sur les XIXe, XXe t XIXe siècles, des guerres de la Révolution et de l’Empire à la guerre civile syrienne, l’ouvrage montre comment on est progressivement passé à la guerre moderne – caractérisée par la massification des armées, l’idéologisation des combattants, l’effacement de la frontière civil/combattant et l’augmentation des capacités destructrices des armements – puis à la guerre postmoderne. Loin de l’histoire bataille d’antan, l’accent est mis sur la dimension humaine des conflits, les auteurs s’efforçant de comprendre l’expérience combattante tant du point de vue des soldats que de ceux qui les accompagnent ou subissent leur violence.

 

Constitué de 58 notices rédigées par une équipe internationale d’auteurs, le livre est organisé en quatre parties : la guerre moderne, mondes combattants, expériences de la guerre (du côté des soldats et du côté des civils) et sorties de guerre. En croisant les approches, il ouvre sur de multiples dimensions : histoire des émotions (le deuil, les névroses de guerre…), histoire sociale (les officiers, les femmes…), histoire de l’art (Goya et les désastres de la guerre…), économie (le financement de la guerre, la reconstruction…), environnement, etc. Chaque notice est assortie d’une bibliographie commentée.

 

Par ses multiples approches, ce volumineux opus apporte bien des éléments éclairants pour évoquer l’expérience combattante, la guerre d’anéantissement ou la guerre totale en classe de 1re et de 3e bien sûr, mais aussi les guerres révolutionnaires ou de l’âge industriel en classe de 4e, les guerres coloniales en classe de 1re ou encore la question des mémoires des conflits en classe de Tle. Cette somme chorale est absolument passionnante.
 

Informations
  • Bruno Cabanes (dir.)
  • Éditions du Seuil
  • 2018
  • 800 p., 32 €
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Livre – L’Histoire de France vue d’ailleurs

Livre – L’Histoire de France vue d’ailleurs
Leurs ancêtres les Gaulois

Alors que la question du « récit national » revient régulièrement sur le devant de la scène, signalons la parution en poche du sémillant ouvrage de Jean-Noël Jeanneney et Jeanne Guérout initialement paru aux éditions des Arènes. Ce petit livre permettra assurément d’enrichir les débats.

 

Les deux historiens ont en effet rassemblés une équipe d’historiens étrangers pour évoquer 50 grandes dates de l’histoire de France, sorte d’étapes obligées des manuels scolaires et des chronologies. Il est assez rafraichissant de découvrir comment une historienne australienne traite la mort de Saint Louis, un Allemand évoque la bataille de Valmy à partir de sources littéraires prusso-allemandes ou quelle est la vision d’un Marocain sur l’Exposition coloniale de 1931.

 

Si certains auteurs sont, en quelque sorte, attendus sur une question (une historienne britannique sur la mort de Jeanne d’Arc, Gerd Krumeich sur la bataille de Verdun, Robert Paxton sur l’entrevue de Montoire), d’autres regards sont plus surprenants telle cette historienne japonaise traitant de la défaite de Diên Biên Phu ou ce professeur canadien évoquant le discours de De Gaulle à Phnom Penh.

 

Ce regard extérieur sur l’histoire de France ne manque pas d’apporter quelques surprises. On pourra juste regretter la faible part dévolue aux historiens africains et asiatiques ainsi que l’absence de voix latino-américaines.
 

Informations
  • Jeanne Guérout et Jean-Noël Jeanneney (dir.)
  • Éditions du Seuil, coll. Points Histoire
  • 2018
  • 448 p., 11 €
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Livre - L’Europe des femmes XVIIIe-XXIe siècle

Livre - L’Europe des femmes XVIIIe-XXIe siècle
Un Européen sur deux est une femme

Depuis quelques décennies, les études historiques se sont intéressées au rôle et à la place des femmes dans l’histoire, ce dont les programmes scolaires se font l’écho (classes de 4e, de 3et de 1re notamment).

 

La parution de L’Europe des femmes, coordonnée par Julie Le Gac et Fabrice Virgili, offre un outil formidable en présentant un riche corpus de documents célèbres ou totalement inattendus afin d’étudier l’histoire des femmes en Europe. Classé par entrées thématiques (devenir femme, la guerre, la politique, le corps des femmes, l’art, l’éducation etc.), cet ensemble de près de 80 textes ou iconographies est commenté par des chercheurs et universitaires. Petite originalité, les textes sont proposés dans leur langue originale et en français !

 

Si les figures de Simone de Beauvoir, Olympe de Gouges, Anne Frank, Florence Nightingale ou Alexandra Kollontaï nous sont familières, d’autres, telle cette député-paysanne turque ou Fifi Brindacier, sont plus étonnantes. Du XVIIIe siècle à nos jours, la suffragette britannique, la militante républicaine espagnole, la tireuse d’élite soviétique, la députée italienne, la paysanne grecque ou l’ouvrière allemande tout comme la petite robe noire de Coco Chanel ou le mannequin anatomique d’accouchement de madame du Coudray précisent la géographie d’un continent souvent mal connu, l’Europe des femmes.
 

Informations
  • Julie Le Gac et Fabrice Virgili (coord.)
  • Éditions Perrin
  • 2017
  • 352 p., 23,5 €
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Exposition - L’épopée du canal de Suez. Des pharaons au XXIe siècle

Exposition - L’épopée du canal de Suez. Des pharaons au XXIe siècle
Pharaonique !

1869 : le canal de Suez est inauguré avec faste par le khédive Ismaïl Pacha en présence du Gotha européen. Le titanesque projet de Ferdinand de Lesseps concrétise par un ouvrage d’art moderne une voie de communication envisagée dès l’Antiquité par les pharaons ou les souverains perses (suivant un tracé différent cependant), puis au XVIe siècle par les Vénitiens.

 

C’est cette réalisation cyclopéenne, à l’image des pyramides de Gizeh, que retrace l’exposition de l’Institut du monde arabe en présentant maquettes de l’ouvrage, sculptures, tableaux et photos des acteurs ou du chantier, extraits de films ou de discours. L’exposition insiste évidemment sur le travail herculéen réalisé par les milliers d’ouvriers égyptiens qui creusèrent à la pioche l’isthme de Suez, parfois au prix de leur vie.

 

Projet universel, le canal est alors propriété de capitaux français et égyptiens avant que la Grande-Bretagne ne s’y intéresse et acquière les parts de l’Égypte. Dès lors le canal de Suez devient un enjeu stratégique et cristallise le sentiment national égyptien. La nationalisation du canal par Nasser en 1956, illustré par le fameux discours du raïs qui résonne dans l’une des salles de l’exposition, marque le début d’une ère nouvelle pour l’Égypte.

 

Nœud stratégique de la géopolitique et du commerce mondial, le canal doit s’adapter à l’explosion du transport maritime et à l’augmentation du tonnage. C’est l’objectif des travaux de modernisation et d’élargissement entrepris par l’Égypte pour s’adapter aux défis du XXIe siècle.

 

Déroulant plusieurs siècles d’histoire, l’exposition de l’IMA offre une illustration parfaite pour aborder la question des rapports de l’Europe avec le monde au XIXe siècle en classe de 4e ou celle du Proche et du Moyen-Orient comme foyer de conflits en classe de Tle. Des pans entiers de l’exposition pourront aussi enrichir un cours de géographie consacré aux dynamiques de la mondialisation.
 

Informations
  • Institut du monde arabe, Paris
  • 28 mars-5 août 2018
  • Musée d’histoire de Marseille
  • Rentrée 2018
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Exposition - Napoléon stratège

Exposition - Napoléon stratège
Échec et mat en Europe

Exposer les grands principes stratégiques qui ont guidé l'ation militaire et politique de Napoléon. Tel est l’ambitieux objectif de la nouvelle exposition du musée de l’Armée.


Utilisant l’outil que constituait l’armée française, héritière de l’Ancien Régime mais profondément transformée par l’introduction de la conscription révolutionnaire, Napoléon enchaîne les victoires à travers l’Europe. Prônant l’offensive et le mouvement, ciblant la capitale ennemie pour désorganiser l’adversaire et le forcer à accepter ses conditions de paix, Napoléon est reconnu comme le « Dieu de la Guerre », selon le mot de Clausewitz.


Réunissant cartes d’état-major, tableaux de batailles, uniformes et armes, livres parfois annotés par Bonaparte lui-même, drapeaux et aigles victorieux ou défaits, l’exposition réussit le pari de rendre tangible la pensée stratégique de Napoléon. Au fil des salles du musée, de nombreux dispositifs multimédias permettent au visiteur de s’essayer à des kriegspiel historiques.


Enfin, l’exposition n’oublie pas les adversaires de l’empereur et présente l’évolution de leur propre pensée stratégique afin de comprendre les causes de la défaite et de la chute de du Premier Empire.


Une visite enrichissante pour mieux comprendre les bouleversements opérés par les conquêtes napoléoniennes en Europe étudiés en classe de 4e et de 2de.
 

Informations
  • Musée de l'Armée, Paris
  • 6 avril-22 juillet 2018
  • https://www.youtube.com/watch?v=gPN5xUoqs04

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