Échec et mat en Europe
Exposer les grands principes stratégiques qui ont guidé l'ation militaire et politique de Napoléon. Tel est l’ambitieux objectif de la nouvelle exposition du musée de l’Armée.
Utilisant l’outil que constituait l’armée française, héritière de l’Ancien Régime mais profondément transformée par l’introduction de la conscription révolutionnaire, Napoléon enchaîne les victoires à travers l’Europe. Prônant l’offensive et le mouvement, ciblant la capitale ennemie pour désorganiser l’adversaire et le forcer à accepter ses conditions de paix, Napoléon est reconnu comme le « Dieu de la Guerre », selon le mot de Clausewitz.
Réunissant cartes d’état-major, tableaux de batailles, uniformes et armes, livres parfois annotés par Bonaparte lui-même, drapeaux et aigles victorieux ou défaits, l’exposition réussit le pari de rendre tangible la pensée stratégique de Napoléon. Au fil des salles du musée, de nombreux dispositifs multimédias permettent au visiteur de s’essayer à des kriegspiel historiques.
Enfin, l’exposition n’oublie pas les adversaires de l’empereur et présente l’évolution de leur propre pensée stratégique afin de comprendre les causes de la défaite et de la chute de du Premier Empire.
Une visite enrichissante pour mieux comprendre les bouleversements opérés par les conquêtes napoléoniennes en Europe étudiés en classe de 4e et de 2de.
Informations
- Musée de l'Armée, Paris
- 6 avril-22 juillet 2018
- https://www.youtube.com/watch?v=gPN5xUoqs04
L’art est dans la rue
À l’heure où l’on commémore le cinquantenaire de mai 1968, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts propose une exposition rassemblant les visuels ayant accompagné le bouillonnement politique et culturel de la fin des années 1960.
Dans la mémoire collective, les événements de mai sont largement associés aux affiches réalisées en sérigraphie au sein même de l’École des Beaux-Arts, occupée par des étudiants ayant créé un Atelier Populaire. Celles-ci – véritables icônes de mai 68 – figurent en bonne place à l’entrée du Palais des Beaux-Arts, accompagnées d’étonnants projets d’affiches non retenus.
Mais l’exposition présente aussi de multiples œuvres artistiques, photographies, tracts ou journaux qui ont accompagné la critique du fonctionnement de la société française d’alors et les multiples revendications de changement. Au-delà des événements de mai, plusieurs thématiques ayant nourri les contestations sont ainsi abordées : la fascination pour les mouvements révolutionnaires, l’appui apporté aux luttes anticoloniales, la défense des minorités, le combat féministe, le soutien au monde paysan, etc.
Témoignage de l’effervescence créative de l’époque, cette exposition recrée l’univers intellectuel et esthétique d’une partie de la jeunesse française au tournant des années 1960-1970.
Informations
- Palais des Beaux-Arts, Paris
- 21 février-20 mai 2018
Fils des âges farouches
Homme de Néandertal, qui es-tu ? C’est peu ou prou la question à laquelle se propose de répondre le musée de l’Homme avec une exposition consacrée à cette espèce nommée d’après le fossile découvert en 1856 dans la vallée allemande de Neander.
Reconnu aujourd’hui comme une espèce humaine à part entière, l’homme de Néandertal a pourtant longtemps été considéré comme un primitif brutal prompt à distribuer des coups de massue et fort éloigné de l’homme moderne. Précieux fossiles, reconstitution d’un campement et de son chantier de fouilles à taille humaine, outils, objets de parures, et même émouvants moulages d’empreintes de pas, permettent de démontrer qu’il est beaucoup plus proche de nous qu’on ne le pensait. L’exposition présente l’état actuel des connaissances sur ces chasseurs-cueilleurs qui vécurent dans toute l’Eurasie pendant près de 350 000 ans.
Elle ne manque pas d’aborder les grandes questions qui partagent la communauté scientifique : quels contacts l’homme de Néandertal a-t-il eu avec Homo sapiens et pourquoi a-t-il disparu. Riche et passionnante, cette manifestation constitue une illustration parfaite et vivante du chapitre consacré à la Préhistoire et aux débuts de l’humanité étudié en classe de 6e.
Informations
- Musée de l’Homme, Paris
- 28 mars 2018-7 janvier 2019
« L’empereur était là, debout, qui regardait » (V. Hugo)
Dans le cadre d’un partenariat avec le château de Versailles, le musée des Beaux-Arts d’Arras accueille une exceptionnelle exposition d’œuvres illustrant la légende napoléonienne. Peintures iconiques, sculptures, mais aussi mobilier ou objets d’art sont réunis dans l’abbaye Saint-Vaast pour présenter la geste napoléonienne.
Chronologique, l’exposition évoque la Corse natale, puis le collège militaire de Brienne et bientôt la Révolution. La première campagne d’Italie, puis l’expédition d’Égypte permettent à l’ambitieux général de briller. Rivoli, Castiglione, le pont d’Arcole peint par Jean-Antoine Gros puis la Bataille des Pyramides de Lejeune (en fait la bataille d’Imbaba), Bonaparte, Premier Consul, franchissant le Grand-Saint-Bernard par David, décidemment « beau comme l’antique », selon la formule attribuée au peintre : autant d’épisodes qui forgent la légende. Après le général révolutionnaire et le Premier Consul vient l’Empire avec Napoléon Ier en grand habit de sacre par Gérard. La succession de peintures plus célèbres les unes que les autres permet d’engager une réflexion sur le statut des images dans la construction du mythe.
L’exposition n’oublie pas la société impériale avec le Gotha de l’Empire : Ney, Lannes, Murat, l’impératrice Marie-Louise, les Bonaparte, etc. Elle présente le rayonnement de Paris, à la fois capitale de l’Europe et des arts.
Puis vient le temps des difficultés avec les terribles combats de la guerre d’Espagne (déjà !) et surtout l’effroyable campagne de Russie, l’éphémère enthousiasme des Cent-Jours, la défaite de Waterloo, l’exil à Sainte-Hélène. Mais la mort de l’empereur, évoquée par cette étonnante statue des Derniers jours de Napoléon Ier, ne marque pas la fin du mythe napoléonien comme en témoigne l’émotion suscitée par le retour des Cendres en 1840.
Avant l’image d’Épinal, cette évocation de la gloire impériale se mirant en son propre reflet est tout simplement spectaculaire.
Informations
- Musée des Beaux-Arts d’Arras
- 7 octobre 2017-4 novembre 2018
Les Liaisons nombreuses
Avis aux Phocéens d'un jour ou de toujours ! Pour sa nouvelle exposition semi-permanente, le MUCEM présente la multiplicité des liens et des échanges entre les grandes cités portuaires des XVIe et XVIIe siècles.
Alger, Istanbul, Venise, Gênes, Séville, Lisbonne, la Méditerranée de l’époque moderne est jalonnée de métropoles commerçantes liées les unes aux autres par un canevas de relations : conflits, échanges commerciaux, pèlerinages, naufrages, ambassades, etc. Somptueuses armures ottomanes ou européennes, maquettes de navires ou de villes, tableaux, cartes et plans, statues, faïences permettent de retracer la diversité de ces relations.
Fondée sur les travaux de Fernand Braudel, la première partie de cette exposition évoque cette Méditerranée partagée entre les empires Habsbourg et Ottoman, mais aussi les horizons lointains de l’Amérique ou de l’Asie qui ne tardent pas à apparaître dans le champ. Cette première partie constitue une illustration vivante des programmes d’Histoire des classes de 5e et de 2de, notamment pour évoquer la Méditerranée au temps de Charles Quint et Soliman.
Un saut dans le temps conduit à une seconde partie de l’exposition, consacrée aux enjeux contemporains de quatre grandes métropoles méditerranéennes : Istanbul, Le Caire, Casablanca et Marseille, offrant de nombreux exemples pour traiter les programmes de Géographie.
Informations
- MUCEM, Galerie de la Méditerranée, Marseille
- 29 novembre 2017-31 décembre 2020