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Histoire géo

Des ressources & idées pour enseigner au collège et au lycée

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Manifestation – Passeurs d’histoire, 1re édition

Manifestation – Passeurs d’histoire, 1re édition
Transmission

Le Mémorial de Verdun organise la 1re édition d’un festival dédié à la transmission de l’histoire et baptisé Passeurs d’histoire. Né de la volonté de pérenniser le souvenir de la bataille et des sacrifices consentis, le Mémorial de Verdun procède à une réflexion sur sa propre finalité. Passé l’effervescence du centenaire de la Grande Guerre, confronté à la disparition des derniers témoins de ce conflit, le Mémorial s’interroge astucieusement sur la façon dont l’histoire peut se transmettre pour constituer le bien commun d’une société. Interventions d’historiens, de journalistes, de podcasteurs ou de YouTubeurs, projections de films ou de dessins animés, jeux vidéo, ouvrages historiques seront autant de points d’accès à l’Histoire avec un grand « H ».


Stratégiquement placé peu avant le 11 novembre, souhaitons bon vent à ce nouveau venu.
 

Informations
  • Verdun, 8-10 novembre 2024
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Exposition – La Régence à Paris (1715-1723)

Exposition – La Régence à Paris (1715-1723)
Régence sur la ville

Le 1er septembre 1715, Louis XIV rend son dernier souffle, laissant le trône à son arrière-petit-fils, un enfant de 5 ans. C’est donc Philippe d’Orléans, neveu du roi Soleil, qui assure la régence le temps que le jeune Louis XV soit en âge de gouverner. Dans la foulée, la Cour et les administrations quittent Versailles pour se réinstaller à Paris. Pendant les 7 années que dure la minorité du roi, Paris devient le cœur de la vie politique tandis qu’une intense activité intellectuelle et artistique s’épanouit.

 

Pour commémorer les 300 ans de la mort du Régent ‒ ce libre-penseur, féru de peinture et de musique ‒ le musée Carnavalet consacre une très belle exposition à cette courte mais féconde période qui a particulièrement marqué la capitale. Déambulant parmi des portraits de cour, des pièces de mobilier exceptionnelles ou de splendides tapisseries, on croise les figures de Voltaire, Charpentier, Law ou Watteau. Avec un peu moins de légèreté, on peut lire au détour d’un couloir la lettre d’embastillement de Voltaire signée par le jeune Louis XV.
Grâce à des tableaux, des relevés d’architecture ou des dispositifs multimédias, le visiteur mesure les transformations que connaît Paris. L’hôtel d’Évreux (actuel palais de l’Élysée), l’hôtel de Matignon et le palais Bourbon sont en effet construits à cette époque, rien moins que cela…

 

Cette exposition constitue une porte d’entrée idéale pour aborder le siècle des Lumières, dont l’esprit naît à cette époque, en classe de 4e ou de 2de.
 

Informations
  • Musée de l’histoire de Paris-Carnavalet, Paris
  • 20 octobre 2023-25 février 2024
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Manifestation – 26e rendez-vous de l’Histoire. Les vivants et les morts

Manifestation – 26e rendez-vous de l’Histoire. Les vivants et les morts
Memento Mori

Les 26e rendez-vous de l’Histoire de Blois s’interrogent cette année sur les rapports que les sociétés entretiennent avec la Mort. Durant cinq jours, tous les aspects du Grand Passage seront évoqués par les historiens au cours des multiples débats et conférences à travers la ville. Finir d’une belle mort ou de malemort, seul ou fauché lors d’une hécatombe, tomber pour la France ou mourir dans son lit, être enterré en grande pompe ou dans la plus stricte intimité, crémation ou momification : chacun pourra regarder la Faucheuse dans les yeux et frissonner l’espace de quelques jours en attendant son heure, inscrite dans le grand livre du Destin. Mais que les professeurs ne broient pas du noir, ils pourront glaner, au gré de leurs pérégrinations dans Blois, de quoi nourrir leurs cours sur la Préhistoire ou l’Antiquité en 6e, sur le rapport des hommes du Moyen Âge avec les trépassés ou encore sur l’impact des carnages du XXe siècle sur les sociétés européennes.

Informations
  • Blois, 4-8 octobre 2023
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Exposition – Black Indians de La Nouvelle-Orléans

Exposition – Black Indians de La Nouvelle-Orléans
Big Chief

Le musée du Quai Branly est coutumier des expositions aussi étonnantes que dépaysantes. Celle consacrée aux Black Indians de La Nouvelle-Orléans ne déroge pas à la règle. À première vue, les parades colorées des Africains-Américains de la métropole louisianaise peuvent sembler un peu éloignées des programmes scolaires d’histoire. Pourtant l’exposition remonte le temps et croise, en cela, le chapitre du programme d’histoire de 4e consacré au négoce international et aux traites négrières au XVIIIe siècle. Les premières salles du parcours présentent en effet l’implantation française en Louisiane, et en particulier l’exploration du Mississippi par le Rouennais Cavelier de La Salle puis la fondation de La Nouvelle-Orléans en 1718.

 

La suite de l’exposition évoque la mise en place d’une société esclavagiste avec la déportation de près de 60 000 Africains vers la Louisiane, qui traversent la terrible épreuve du « passage du milieu » depuis les comptoirs africains jusqu’au golfe du Mexique. Fers, entraves, registres détaillés de navires négriers ou même un exemplaire du Code noir sont autant de témoignages glaçants de la dureté de la condition d’esclave. Au cours du XVIIIe siècle, La Nouvelle-Orléans est marquée par la constitution d’une société créole, dans laquelle se mêlent les influences européennes, africaines et amérindiennes. La vente de la Louisiane aux jeunes États-Unis, en 1803, ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de Big Easy, la fascinante métropole du Sud, berceau du jazz et « ville du Mardi Gras ».
 

Informations
  • Musée du quai Branly-Jacques Chirac
  • 4 octobre 2022-15 janvier 2023
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Manifestation – 25e rendez-vous de l’Histoire. La Mer

Manifestation – 25e rendez-vous de l’Histoire. La Mer
L’appel du large

Un quart de siècle après leur création, les rendez-vous de l’Histoire de Blois fêtent leur 25e édition en prenant le large autour du thème de la mer. Après des confinements en série, cette bouffée d’air iodé est particulièrement salutaire. Objet de fascination ou de craintes, espace d’échanges ou de conflits, la mer appelle instantanément un flot d’images puissantes. Pendant cinq jours, corsaires, vikings, galériens, marchands vénitiens, explorateurs, océanographes, sous-mariniers, pêcheurs d’Islande ou amiraux de la Royale navigueront dans Blois au gré des multiples conférences. Les professeurs ne manqueront pas d’y trouver matière pour nourrir leurs cours sur la Méditerranée en classe de 5e, sur le négoce international au XVIIIe et sur le monde maritimisé en 4e ou encore sur les mers en tant que nouvel espace de conquête en spécialité HGGSP en Tle. Il ne reste plus qu’à lever l’ancre pour Blois en ce début octobre.

Informations
  • Blois, 5-9 octobre 2022
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Livre – Infographie de la Révolution française

Livre – Infographie de la Révolution française
Les infographies de l’an II

L’infographie historique a le vent en poupe. Après Infographie de la Seconde Guerre mondiale, aux éditions Perrin en 2018, puis Infographie de la Rome antique en 2020, les Éditions Passés composés persistent et signent avec un nouveau volume consacré à la Révolution française.

 

Présentées par l’historien Jean-Clément Martin, une série de notices consacrées à la marche de la Révolution, aux grands bouleversements qui en découlent puis aux conflits qu’ils provoquent sont éclairées par des bataillons d’infographies, cartes, frises ou données chiffrées, alliant récit et modélisation. Des plans en perspective isométrique permettent de suivre certains événements révolutionnaires, tels la prise de la Bastille ou l’assaut des Tuileries, afin de mieux comprendre leur déroulement ou leur inscription dans l’espace. Des frises comparées exposent l’attitude des différents protagonistes ou courants d’opinion au fil des événements. Passant du général au particulier, une multitude de données chiffrées, mises en lumière par le data designer Julien Peltier, permettent de mieux saisir l’ampleur des massacres de septembre à Paris, la composition de l’armée de Valmy, la place des femmes dans l’espace public ou encore l’origine des sans-culottes parisiens.

 

Au-delà de l’effet de mode, ce traitement – révolutionnaire serait-on tenté de dire – renouvelle la lecture des événements de 1789 à 1799 par le prisme de la data visualisation. Au gré de leur exploration de ce beau volume, les professeurs pourront trouver matière à nourrir ou enrichir leur enseignement de la période révolutionnaire en classes de 4e et de 2de.
 

Informations
  • Jean-Clément Martin
  • Julien Peltier (data design)
  • Éditions Passés composés
  • 2021
  • 128 p., 27 €
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Livre – Les mondes de l’esclavage

Livre – Les mondes de l’esclavage
La condition inhumaine

Véritable somme de plus d’un millier de pages, Les Mondes de l’esclavage propose une histoire globale et comparée de l’esclavage depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours. Rassemblant une équipe d’une cinquantaine d’auteurs, historiens, archéologues, juristes ou anthropologues de 15 nationalités différentes, l’ouvrage entend montrer la multiplicité des situations esclavagistes selon les configurations historiques.

 

L’ouvrage s’articule en 3 parties. Dans un premier temps, une cinquantaine de notices brossent une histoire mondiale du fait esclavagiste, multipliant les situations étudiées comme autant d’études de cas, du marché aux esclaves de Chios à ceux du monde viking, des caravanes transsahariennes à l’Égypte des Mamelouks, de la Côte des Esclaves aux plantations de la Barbade et de la Jamaïque au XVIIIe. L’une des notices notamment, propose une passionnante histoire « en creux » des quelques milliers d’esclaves noirs présents dans la France métropolitaine du XVIIIe, à partir de traces aléatoires trouvées dans les papiers de leurs maîtres.
Dans une deuxième partie, la perspective comparatiste permet d’éclairer réciproquement les sociétés étudiées. L’étude de 26 notions ou concepts (Traite, Violence, Travail, Affranchissement mais aussi Genre ou, plus surprenant, Esclavage volontaire) met en relief similitudes et particularités.
Enfin, une dernière partie propose l’analyse de grandes ruptures transformatrices des sociétés esclavagistes, d’un point de vue religieux, philosophique, économique ou politique.

 

Riche et nuancé, cet imposant ouvrage offrira de nombreuses ressources aux enseignants, notamment pour l’enseignement de la traite atlantique en classe de 4e mais aussi pour étudier l’esclavage antique en classe de 6e ou la Méditerranée médiévale en 2de.
 

Informations
  • Paulin Ismard (dir.)
  • Éditions du Seuil
  • 2021
  • 1 168 p., 29,90 €
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Livre – Atlas historique de la France

Livre – Atlas historique de la France
Cartes sur table

Après un excellent et fort riche Atlas historique mondial, paru en 2019, Christian Grataloup récidive avec un Atlas historique de la France paru voici quelques mois. En près de 375 cartes, le géographe spécialiste de géohistoire déroule le film d’une « fabrique » de la France en cinémascope.

 

Dans la lignée du XIXe siècle, l’auteur s’attache aux différents portraits géographiques du territoire français. Étudiant la véritable icône nationale que constitue la carte de France, telle celle de Vidal de la Blache ou celle du Tour de la France par deux enfants, l’auteur s’interroge sur le roman national.

 

Puis le cœur de l’ouvrage rassemble des cartes issues du fond de la revue L’Histoire, allant de la pré-France au planisphère de son insertion dans le monde de 2020. Jouant avec les échelles, l’auteur alterne les coups de projecteurs (les protestants du XVIIe au XVIIIe siècle, les expéditions militaires de Napoléon III, la France de l’affaire Dreyfus, etc.) et les grandes étapes (Charlemagne, Louis XI, la Renaissance, la Révolution, la Grande Guerre etc.). Certaine ont d’étranges résonances contemporaines, telles ces cartes de la peste à Marseille et en Provence en 1720. D’autres étonnent telle celle de la diversité des toitures au XVIIIe.

 

L’auteur s’intéresse enfin aux usages du passé. De la carte des chantiers archéologiques de l’INRAP à celles de la légende napoléonienne, des mémoires industrielles ou des grands écrivains, Christian Grataloup s’interroge sur la patrimonialisation à l’œuvre depuis quelques décennies et sur la « passion de l’histoire » censée animer les Français.

 

Véritable malle au trésor pour l’enseignant de collège ou de lycée, cet Atlas historique de la France constitue une somme cartographique à se procurer de toute urgence.
 

Informations
  • Christian Grataloup
  • Charlotte Becquart-Rousset
  • Les Arènes/L’Histoire
  • 2020
  • 320 p., 24,90 €
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BD – Révolution

BD – Révolution
« You say you want a revolution » (The Beattles)

Tout commence dans le fracas du pillage de la manufacture des papiers peints Réveillon. Le faubourg Saint-Antoine s’embrase. Les tuiles pleuvent sur les Gardes françaises. La répression est féroce. Cavalcade échevelée entre les tirs de mousquets et les flammes des incendies, le début de cet extraordinaire BD d’histoire est trépidant. À l’image de cette France enfiévrée d’avril 1789, tourmentée par la disette, exaspérée par les privilèges d’un autre temps, travaillée par des envies de changement venues d’Amérique, électrisée par les nouvelles de Versailles où se sont réunis les États généraux.

 

Par la magie du 9e art et le talent des auteurs, Florent Grouazel et Younn Locard, ce volumineux album immerge littéralement le lecteur dans le Paris révolutionnaire. Suivant le parcours entremêlé de plusieurs protagonistes situés à tous les niveaux de l’échelle sociale — un nobliau breton, une jeune soubrette bientôt renvoyée, une gamine des rues, un pamphlétaire conservateur — nous découvrons les trépidations qui agitent la France de 1789.

 

Bijou graphique, irréprochablement documenté, Révolution donne à voir de superbes tableaux du Paris révolutionnaire, des jardins du Palais Royal à la salle des États généraux en passant par les bas-fonds interlopes de la capitale. Esthétiquement, cette BD est un travail d’orfèvre. D’impressionnantes cases illustrent les mouvements de foule dans des rues d’un Paris encore à demi moyenâgeux, où l’on reconnaît un bâtiment au détour d’une rue. De splendides doubles pages à fonds perdu viennent briser le rythme des cases et permettent au lecteur de se perdre dans la contemplation d’une foule de détail.

 

Magistrale leçon d’histoire, cet album décrit parfaitement la complexité brouillonne d’un épisode révolutionnaire, se gardant de tout angélisme mais aussi d’une lecture téléologique des événements. Il permettra aux professeurs de 3e d’illustrer de manière originale le Paris révolutionnaire. Sa lecture est à conseiller vivement aux élèves de 1re pour saisir le tumulte révolutionnaire.

Premier tome d’une série annoncée en 3 volumes, Révolution fera assurément date.
 

Informations
  • Florent Grouazel et Younn Locard
  • Actes Sud/L’An 2
  • 2019
  • 328 p., 26 €
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Film - Un Peuple et son roi

Film - Un Peuple et son roi
Il était une fois la Révolution

Le cinéaste Pierre Schoeller livre une chronique de la Révolution française vue depuis une maisonnée d’habitants du faubourg Saint-Antoine. Le film débute le 14 juillet 1789, mais, par un amusant parti pris, la prise de la Bastille toute proche, est hors champ et n’est perceptible que par la rumeur du tumulte de l’assaut. Il se clôt le 21 janvier 1793, avec l’exécution de Louis XVI sur la place de la Révolution. Entre ces deux dates, le spectateur assiste au déroulement des événements révolutionnaires vus à hauteur d’homme.

 

Le travail de documentation et de reconstitution est absolument remarquable. Visuellement, bien des scènes du film rappellent les gravures ou les toiles d’époque telle cette belle scène de démolition de la Bastille. À mesure que les ouvriers descellent et font tomber les blocs de pierre des remparts, le soleil jusqu’ici masqué par l’imposante forteresse royale se dévoile aux habitants du faubourg en contrebas. Au-delà de sa symbolique, la scène semble tout droit inspirée du tableau d’Hubert Robert ou de la gouache de Lesueur conservés au musée Carnavalet. Mais la reconstitution est aussi sonore car les chansons populaires occupent une place importante dans le film en rythmant aussi bien les grands événements que les gestes du quotidien.

 

Un Peuple et son roi fait la part belle aux femmes en tant qu’actrices de la Révolution, qu’elles soient lavandières brocardant le roi sur les quais de la Seine, spectatrices des débats à l’Assemblée ou faisant le coup de feu durant la prise des Tuileries. Mais allant plus loin, par petites touches, le film donne à voir ce que peut être une vie de femme du peuple au XVIIIe siècle, entre travail quotidien, amours, sociabilités, naissances mais aussi décès d’enfants.

 

Extrêmement didactique, le film est entrecoupé de cartels qui précisent les différents tableaux révolutionnaires ou identifient les protagonistes, notamment lors du jugement du roi. On pourra juste s’étonner que les massacres de septembre ne soient que très pudiquement évoqués au détour d’une conversation, compte tenu du degré d’engagement des protagonistes dans les événements révolutionnaires.

 

Un Peuple et son roi offre une illustration parfaite du cours consacré à la Révolution française en classes de 4e et au lycée. De véritables morceaux de bravoure cinématographiques comme le retour de Varennes filmé depuis l’intérieur du carrosse royal ou l’impressionnante exécution du roi ne manqueront pas de marquer les esprits des élèves.
 

Informations
  • Réalisateur : Pierre Schoeller
  • 121 minutes
  • 2018

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